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Le Gil Blas

N° 3903, 12e année

Samedi 26 juillet 1890, p. 2


LA CARABINE BERTHIER
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   Allons bon ! encore un nouvel engin pour s'entretuer un peu plus sûrement !
 
  A la suite des expériences concluantes faites au septième hussards et au vingt-cinquième dragons, à Tours, le comité de la cavalerie a adopté un modèle de carabine à répétition dont toutes nos troupes à cheval ne tarderont pas à être dotées.

  Cette arme, qualifiée, carabine modèle 1890, est le résultat des études d'un jeune ingénieur, M. André Berthier, qui est, paraît-il, un des rares civils dont les travaux aient été pris en considération par le ministère de la guerre.

  En dépit de toutes modifications de détails apportées au modèle primitif présenté par l'auteur, la carabine qui vient d'être distribuée à quelques pelotons des deux régiments de cavalerie casernés à l'école militaire, est bien celle de M. Berthier.

  En effet, le comité de cavalerie présidé par le général L'Hote, a formellement reconnu dans sa séance du 13 mars dernier que c'est à cet inventeur que revient tout le mérite et tout l'honneur d'avoir découvert et construit l'arme à la fois légère et admirablement précise si longtemps cherchée pour nos troupes à cheval.
  On comprend que nous ne puissions donner des détails sur la construction et le maniement de la nouvelle arme ; nous pouvons toutefois résumer les avantages qu'elle présente.
  La carabine modèle 1890, pèse deux kilos neuf cents grammes au lieu de quatre kilos que pesait l'ancienne. Sa longueur totale est de quatre-vingt treize centimètres, et la vitesse initale de la balle est de six cents dix à six cents quinze mètres au lieu de quatre cents.
  Cette vitesse initiale a pour conséquence de rendre la portée et la tention de la trajectoire de la nouvelle carabine sensiblement les mêmes que celles du fusil d'infanterie. On n'ignore pas, en effet, que la vitesse initiale de la balle du fusil Lebel est de six cent vingt mètres à la seconde. La différence est donc à peine sensible.
  La carabine modèle 1890 tire coup par coup ou à répétition ; toutefois, le tir à répétition ne nécessite pas l'emploi d'un magasin, ce qui alourdit toujours l'arme, mais est obtenu à l'aide d'un chargeur, sorte de boîte à munitions, contenant trois cartouches, et qui se place, la culasse mobile étant ouverte, dans un évidement pratiqué dans la boîte de culasse.
  Le chargeur est en tôle d'acier, son prix de revient est de deux centimes et demi environ, et il présente cette particularité intéressante, que, construit d'une façon symétrique il peut être placé de n'importe quel côté, dans la boîte de culasse pourvu que les balles soient dirigées vers le canon.
  Le fonctionnement de la fermeture de la carabine Berthier est identique à celui du fusil Lebel, le calibre est le même et des cartouches d'un modèle unique peuvent servir aux deux armes, ce qui est un immense avantage.
  La diversité des munitions pouvant faire naître de graves inconvénients en temps de guerre.
  Lorsque la troisième cartouche contenue dans le chargeur est entraînée dans la chambre, ce chargeur tombe automatiquement à terre et l'arme est prête à en recevoir un second.
  Le mécanisme de repétition proprement dit est à la fois simple et très solide. Il ne comporte plus qu'un levier de cartouches et un crochet servant à fixer le chargeur. Le chargement est également tout à fait simplifié, puisque le chargeur se place aussi facilement et aussi vite dans l'arme qu'une seule cartouche.
  Au point de vue de la rapidité du tir, les avantages de la nouvelle carabine sont incontestables.
  Alors qu'avec le fusil Lebel des tireurs exercés parviennent à grand'peine à tirer de seize à dix-huit coups à la minute, on a pu, dans le même espace de temps, tirer vingt-quatre balles avec la carabine modèle 1890.
  Les expériences faites jusqu'ici ont donné des résultats très satisfaisants quant à la précision de la nouvelle arme, étant donné son peu de longueur, on ne pouvait espérer plus de justesse.
  L'infanterie française avait trouvé dans le fusil Lebel, l'arme la plus parfaite qui soit en usage dans les armées d'Europe, grâce à l'adoption de la carabine Berthier, l'armement de notre cavalerie ne laissera plus rien à désirer, et sa supériorité sur les cavaleries rivales sera incontestablement assurée.

Jaucourt.



Le Gil Blas

N° 4000, 12e année

Vendredi 31 octobre 1890, p. 2


LA CARABINE DE CAVALERIE
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       Plusieurs de nos confrères ont annoncé qu'une nouvelle carabine, — la carabine Praslons — venait d'être mise à l'essai dans deux régiments de cavalerie en garnison à Lunéville, le onzième et le douzième cuirassiers.
  Cette information est incomplète, et sur différents points inexacte. On affirme, en effet, que l'arme du capitaine d'artillerie Praslons a été présentée et adoptée peu de temps après le fusil Lebel, c'est-à-dire en 1886. Or, c'est justement quatre ans plus tard, le 13 mars dernier, que le comité de cavalerie, présidé par le général L'Hotte, adopta pour nos troupes à cheval la carabine qualifiée : modèle 1890, — et dont l'invention est due à un jeune ingénieur civil, M. André Berthier.
  Cette carabine, que nous avons décrite en détail, à la suite des expériences concluantes, qui furent faites en juillet, au septième hussards et au vingt-cinquième dragons à Tours, sera distribuée à toute la cavalerie française au printemps prochain. Il ne saurait être question, par conséquent, de l'adoption d'une nouvelle arme.
  Pour ce qui est des études du capitaine Praslons, elles portent moins sur la construction d'une arme nouvelle, que sur la balistique proprement dite. Son système consiste à appliquer aux armes portatives les projectiles en métal dur, employés pour les pièces d'artillerie.
  Les premières expériences des projectiles du capitaine Praslons furent faites sous le ministère Ferron. L'arme avec laquelle on tirait était un fusil de huit millimètres, à peu près semblable au fusil modèle 1886, dit Lebel. La cartouche seule différait. La balle Praslons n'est pas, comme on l'a dit, une balle ordinaire, en plomb et couverte d'une enveloppe de cuivre ; c'est une balle en acier malléable, tournée, cylindro-ogivale, à pointe acérée, et munie à la partie postérieure d'une ceinture en cuivre rouge qui prend les rainures.
  Les résultats obtenus avec des armes à rayures à pas courtaut, ont été insuffisants, et le résultat des premières expériences faites avec les balles Praslons, a été de démontrer que leur emploi nécessiterait l'usage d'armes à pas progressif, ce qui constitue une grosse difficulté de fabrication pour des armes de petit calibre.
  Cette difficulté s'explique facilement.
  On sait, en effet, que dans les armes à pas courtaut, la balle fait un tour pour une longueur de canon donnée. Pour le fusil Lebel, par exemple, le pas est de vingt-quatre centimètres, c'est-à-dire que, durant son passage dans le canon, la balle fait un tour tous les vingt-quatre centimètres, et ceci exactement jusqu'à sa sortie.
  Dans les armes à pas progressif, au contraire, l'inclinaison de la rayure sur l'axe du canon est d'autant plus grande que le projectile se rapproche davantage de la bouche du canon, c'est-à-dire que son mouvement de rotation s'accentue progressivement jusqu'à sa sortie.
  Le seul avantage de la balle Praslons est la force de pénétration qu'elle doit au métal dur qui la compose. — Ainsi, dit-on, elle peut traverser à deux cents mètres une plaque de fer de cinq centimètres d'épaisseur.
  Dans un combat de troupes contre d'autres troupes, cette force de pénétration est de peu d'importance, mais dans certains cas elle peut être avantageusement utilisée, par exemple, contre l'attaque d'un torpilleur dont les blindages et les chaudières pourraient être transpercées. Elle servirait encore et plus spécialement à tirer sur les caissons de munitions. La balle, dans ce dernier cas pourrait venir frapper les projectiles et les faire éclater.
  Ces avantages sont malheureusement contrebalancés par d'autres inconvénients que celui que nous signalions tout à l'heure.
  En effet, outre les difficultés de fabrication que nécessite, pour le forage des armes, l'emploi des balles en métal dur, elles ont le défaut beaucoup plus grand encore, d'user très vite la rayure et de mettre en peu de temps les canons de fusil hors de service.
  Disons enfin, en terminant, que la balle Praslou (sic.) pourrait fort bien ne pas nécessiter la création d'une arme d'un modèle nouveau. A part le pas de la rayure, son emploi peut être essayé sans modifier en rien les principes constitutifs d'une arme quelconque, et, les expériences tentées en ce moment à Lunéville, n'impliquent nullement que l'on soit disposé, au ministère de la guerre, à substituer une nouvelle carabine à celle qui a été adoptée au mois de mars 1890, et qui reste jusqu'ici l'arme la plus parfaite qu'on ait trouvée pour les troupes à cheval.

Marzac



La Presse
Journal républicain quotidien
 
N° 1084, 55e année, nouvelle série, Paris
 
  Lundi 25 mai 1891, p. 2
 
ATTENTAT CONTRE UN OFFICIER

Coup de revolver d'un soldat contre un
lieutenant du 43e territorial
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   On mande de Neufchâteau :
   Hier soir, vers sept heures, un soldat du 43
e territorial, faisant sa période de treize jours à Neufchâteau, a tenté de tuer le lieutenant Berthier, commandant sa compagnie, parce que celui-ci l'avait puni dans l'après-midi.

   Ce soldat se nomme Bourgeois. C'est un peintre portraitiste, originaire d'Alsace, domicilié à Epinal. II réussit à sortir de la caserne et se présenta, vêtu de vêtements civils, au café Pollec (sic.) où se trouvaient les officiers du 43
e. Quand le lieutenant Berthier sortit du café, il le suivit dans la rue, et, après lui avoir adressé quelques mots, il sortit un revolver de sa poche et fit feu sur l'officier ; celui-ci baissa la tête et la balle alla frapper la façade du café sans l'atteindre.

   Bourgeois fut immédiatement arrêté, désarmé et écroué.



La Presse
Journal républicain quotidien

N° 1119, 55e année, nouvelle série, Paris
 
  Lundi 29 juin 1891, p. 3
 
AU CONSEIL DE  GUERRE
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     UN TERRITORIAL CONDAMNÉ A MORT
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Au sixième corps d'armée. - Un soldat in-
discipliné. - La consigne. - La prison.
Le conseil de guerre
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    Dans sa séance de jeudi, le conseil de guerre du 6e corps a prononcé une sentence capitale.
  
   Le nommé Louis Bourgeois, soldat au 43
e territorial, comparaissait sous l'inculpation de tentative d'assassinat contre son officier.

   Bourgeois avait été appelé à Neufchâteau à une période d'exercices de treize jours. Le 21 mai, pendant que sa compagnie, en raison du mauvais temps, était réunie dans les chambres pour une séance d'instruction, il jugea bon de se rendre à la cantine. Son officier de compagnie, le lieutenant de l'armée territoriale Berthier, ingénieur, lui intima l'ordre de rejoindre ses camarades.

   Bourgeois lui répondit «Vous me faites faire des tête droite, des tête gauche, un tas de choses que je sais depuis le collège ! J'aime autant rester ici.»

   Le lieutenant requit un sergent pour le faire sortir et le conduire à sa compagnie. Bourgeois essaya de s'échapper, puis se mit à dire à son officier «Je suis d'une classe sociale supérieure à la vôtre. Quand nous serons sortis de la caserne, je vous offre une réparation par les armes.»

   L'officier fit observer à Bourgeois qu'il se mettait dans un cas de conseil de guerre pour refus d'obéissance ; il lui infligea huit jours de prison, qu'il ferait à la fin de la période d'exercices, et, en attendant, il le consigna à l'intérieur du quartier.

   Le même jour, ayant rencontré son officier dans la cour, Bourgeois s'approcha de lui, le provoqua de nouveau et lui lança cette menace, dont on ne comprit la signification que plus tard «Puisque vous persistez à me punir, vous brisez mon existence du reste, l'affaire sera réglée ce soir.»

   Le soir, M. Berthier se trouvait, en civil, au café Adnot. Il fut surpris de voir le soldat Bourgeois qui s'était échappé de la caserne et avait également revêtu des effets civils, entrer à sa suite dans le café, se placer à une table en face de la sienne et lui faire des gestes, de menaces.

   Le lieutenant Berthier se leva pour aller revêtir son uniforme et requérir des hommes de garde ; mais immédiatement Bourgeois sortait du café par une autre porte et, marchant au-devant de l'officier, il le somma de retirer sa punition. En même temps il saisit dans sa poche un revolver armé et menaça de lui brûler la cervelle. «Si vous faisiez cela, lui dit l'officier, vous seriez un lâche !»

   Au moment même Bourgeois pressa la détente, le coup partit ; par bonheur, l'officier avait baissé la tète et la balle vint frapper la devanture du café. Bourgeois essaya de tirer un second coup, mais un capitaine de territoriale, M. Delau, un gendarme et d'autres personnes se précipitèrent sur le meurtrier et le mirent dans l'impossibilité de nuire.

   Louis Bourgeois est d'une bonne famille. Il était fils d'un receveur des contributions, employé à Niederbronn, puis à Troyes. Ayant perdu de bonne heure ses parents, il dévora en quelques années son patrimoine, se fit artiste peintre, eut d'abord quelques succès, mais bientôt en fut réduit à être attaché à la ménagerie Pezon comme peintre de décors ou de portraits. Pendant son séjour à Epinal, il fut accusé d'espionnage, mais il bénéficia d'une ordonnance de non-lieu.
  
   A l'instruction, il a dit être apparenté au ministre de l'instruction publique, mais il ne persiste pas dans cette prétention.

   Son attitude à l'audience est peu d'accord avec les grands airs qu'il se donnait devant ses chefs et ses camarades. Pendant les débats, il se lève tout à coup d'un air égaré et essaye de sortir de la salle. Il est retenu par le gendarme de service. Il déclare alors n'avoir aucun souvenir de ce qui s'est passé.
 
   Son avocat a vainement tenté de le faire déclarer irresponsable, comme alcoolique ; le conseil l'a condamné à mort à l'unanimité. 



Le Figaro

  N° 245, 3e série, 43e année
 
Jeudi 2 septembre 1897, p. 2
 
Le Monde et la Ville
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                          SALONS                           
 
   Très brillante la réception donnée par l'ambassadeur de Turquie à l'occasion de l'avénement au trône de S. M. le Sultan.
   Parmi les personnes venues pour présenter leurs félicitations à S. Exc. Munir-bey :
   M. Grecof, chargé d'affaires de Bulgarie, accompagné de son secrétaire, M. Palatof ; M. L. Berger, directeur de la Dette publique ; M. de Longueville, ministre plénipotentiaire ; Mgr Homsy, archimandrite des Grecs unis ; Mgr Basmus, archimandrite des Maronites ; le général Berthier-pacha, MM. de Nalèche, Colas, R. Baudouy, enfin tous les membres des colonies ottomane et égyptienne.




Le Gaulois
Le plus grand journal du matin
 
N° 5791, 3
e
série, 31e année
 
  Dimanche 19 septembre 1897, p. 1
 
Échos de Paris
 
   L'inauguration de la statue du maréchal Canrobert à Saint-Gère (Lot), a été fixée au dimanche 30 octobre.

   Le président de la république se fera représenter à cette cérémonie par M. le général de Sesmaisons,  commandant le 17e corps d'armée.

   Des journaux ont annoncé la présence du ministre de la guerre, mais nous ne croyons pas qu'elle soit certaine.

   L'armée russe sera représentée par les généraux  Obroutcheff et baron de Freedericksz.

   L'armée
turque par le général Berthier-Pacha, aide de camp du Sultan.

   L'armée italienne par le colonel Panizzardi, aide de camp du Roi.

   L'armée anglaise par le lieutenant-colonel Dawson.



Le Matin
  Dernières nouvelles du monde entier
 
n° 4967, 14e année
 
Lundi 4 octobre 1897, p. 3
 
CÉRÉMONIES PATRIOTIQUES

  C'est à Breténoux, station qui dessert Saint-Céré, qu'est arrivé, hier matin, à neuf heures cinquante-cinq, le général Billot, ministre de la guerre, accompagné par le colonel Ménétrez, représentant le président de la République; le général baron Freedericksz, le colonel anglais Douglas Dawson, le colonel Panizzarui, aide de camp du roi d'Italie le général Berthier-pacha, aide de camp du sultan ; M. Rousset, pré[f]et du Lot ; les généraux de Sesmaisons, commandant le 17e corps d'armée ; Guioth, commandant le 12e corps d'armée, etc., etc. Le cortège arrive à Saint-Céré à dix heures. Des cris enthousiastes de «Vive la Russie !» saluent le général Freedericksz. Le fils du maréchal Canrobert, lieutenant au régiment de spahis, et M. de Navacelle, son gendre, sont présents.
  A l'hôtel de ville, après qu'un certain nombre de palmes d'officier de l'instruction publique et d'officier d'académie ont été distribuées, Mgr Enard, évêque de Cahors, affirme le dévouement du clergé pour la France, pour l'armée et dit que non seulement l'Eglise prie, pour les soldats morts, mais pour ceux qui sont appelés à défendre le drapeau.
  L'inauguration du monument du maréchal Canrobert a lieu à onze heures.
  Le général de Colomb, président du comité ; M. Lherm, maire de Saint-Céré M. de Lamaze, conseiller général, et enfin le ministre prononcent le panégyrique du glorieux soldat, qu'a fait revivre de façon saisissante le sculpteur Alfred Lenoir.
  Deux cent vingt convives au banquet de midi. Le ministre de la guerre a porté des toasts au président de la République, à la ville de Saint-Céré, à la famille de Canrobert et aux officiers étrangers venus apporter leur hommage. Le général de Sesmaisons a bu au général Billot. Au nom des officiers étrangers, le baron Freedericksz a remercié. Il vanté les vertus militaires que personnifia Canrobert et a été salué par de chaudes acclamations.
  A trois heures, la fête officielle était terminée, et le ministre de la guerre quittait Saint-Céré à cinq heures.

 

 
Le Petit Parisien
Journal quotidien du soir
 
n° 7647, 22e année

Lundi 4 octobre 1897, p. 1


LE MONUMENT DE CANROBERT
          ---
(De notre correspondant particulier)
          ---
   Saint-Céré, 3 octobre.

  La petite ville de Saint-Céré, une des plus gracieuses du département du Lot, est aujourd'hui en fête.
  Depuis hier les rues sont sillonnées par une foule d'étrangers venus pour assister à l'inauguration de ta statue du maréchal Canrobert.
  Toutes les maisons sont pavoisées et enguirlandées de fleurs et de verdure.
  La statue se dresse sur la place publique de Saint-Céré. Là, l'animation est grande ; la foule se presse, de plus en plus compacte, autour du monument, car l'heure de la cérémonie est proche.
  Le monument représente Canrobert en grand uniforme, tenant à la main le bâton de maréchal. Aux deux côtés du piédestal deux figures en pierre reproduisent, l'une un zouave, l'autre un fantassin blessé, enveloppés l'un et l'autre dans des guirlandes de fleurs symbolisant le retour triomphal d'Italie.

  Arrivée du Général Billot

  C'est à Bretenoux, station qui dessert Saint-Céré, qu'est arrivé ce matin, à 9 h 55, le général Billot, ministre de la Guerre, accompagné par le colonel Ménétrez, représentant le Président de la République ; l'amiral de Montferrand, représentant le Ministre de la Marine le général baron Freedericksz, le colonel anglais Douglas Dawson, le colonel Pannizzardi, aide de camp du roi d'Italie, le général Berthier-pacha, aide de camp du Sultan, M. Roussat, préfet du Lot, les généraux de Sesmaisons, commandant le 17
e corps d'armée, et Guioth, commandant le 12e corps d'armée ; Vincendon, Philibert, Blanc, Avon, etc.
  Le cortège arrive à Saint-Céré à dix heures. Les honneurs militaires sont rendus par un bataillon du 7
e de ligne de Cahors, avec drapeau et musique. Une foule énorme pousse de nombreuses acclamations.
  Le général baron Freedericksz attire une attention particulière et est salué par des cris nourris de : «Vive la Russie !»
  Le fils du maréchal Canrobert, lieutenant au 4
e régiment de spahis, et M. de Navacelle, son gendre, lieutenant de vaisseau, sont très remarqués.
  Les réceptions officielles ont eu lieu à l'Hôtel de Ville, à dix heures et demie.
  Au cours de ces réceptions ont été nommés :
  Officier de l'Instruction publique, M. Lherm, maire de Saint-Céré.
  Officiers d'Académie : M. Bouju, sous-préfet de Figeac ; Garnier, chef de cabinet du préfet du Lot ; Bagneris et Baudel, conseillers municipaux.
  Une délégation des anciens combattants de Gravelotte est venue de Paris et a été présentée au Ministre de la Guerre.
 
  Inauguration de la Statue

  A onze heures, le cortège s'est dirigé vers le monument, et les autorités ont pris place sur l'estrade.
  Au moment où le voile est tombé, laissant à découvert la statue du maréchal, coulée en bronze et montée sur un piédestal en pierre des Charentes, la troupe a présenté les armes, les tambours ont battu aux champs, et le général de Colomb, dans un discours patriotique, a fait l'éloge du soldat qui sut se distinguer à Magenta, à Solférino, à Saint-Privat.
  M. Lhermn, maire de Saint-Céré ; M. de Lamaze, conseiller général, ont prononcé des allocutions, et enfin le général Billot, ministre de la Guerre, a clôturé la série des discours.
  M. Rodolosse, architecte du monument, a été nommé oftlcier de l'Instruction publique. Les soldats ont ensuite défilé au pied de la statue.

  Le Banquet

  A midi, le cortège est entré à l'école supérieure de garçons, où a eu lieu un grand banquet offert par la municipalité au Ministre de la Guerre et aux officiers étrangers.
  Sur tout le parcours la population a fait de brillantes ovations aux représentants des puissances et en particulier au baron Freedericksz.
  Le banquet de deux cent vingt couverts a commencé à une heure ; la musique du 7
e de ligne installée dans la cour de l'école prêtait son concours.
  Le Ministre avait à sa droite le général de Sesmaisons, commandant le corps ; M. Rousset, préfet du Lot. A sa gauche, M. Lherm, maire de Saint-Céré.
  En face du Ministre étaient assis le général de Colomb, président du Comité du monument, ayant à sa droite et à sa gauche le fils et le gendre du maréchal Canrobert, les officiers représentant les puissances et les généraux.
  Au dessert, le Ministre porte un toast au chef de l'Etat, à la ville de Saint-Céré, à la famille Canrobert et aux offciers étrangers. Le général de Sesmaisons se lève à son tour et porte un toast an chef de l'armée, le général Billot.
  Au nom des officieras étrangers, le général Freedericksz boit à l'hospitalité française et à la ville de Saint-Céré.
  Des cris nourris de «Vive la Russie !» ont accueilli ce dernier toast.
  Le Ministre et sa suite ont quitté Saint-Céré à quatre heures.
  Des réjouissances publiques ont eu lieu dans la soirée.




Le Figaro

  N° 277, 3e série, 43e année
 
Lundi 4 octobre 1897, p. 2
 
INAUGURATION
DU
MONUMENT CANROBERT
---o---
(Par notre correspondant particulier)
                               

                                               Saint-Céré, 3 octobre

 
   Le général Billot a tenu à présider lui-même la cérémonie d'inauguration du monument élevé à la mémoire du maréchal Canrobert. Ce suprême hommage, rendu à l'illustre marchal de France qui personnifia si longtemps l'armée française, sera unanimement approuvé.
   Le ministre de la guerre est arrivé à Saint-Céré ce matin, à 10 heures, accompagné par le colonel Ménétrez, représentant le Président de la République ; le général russe baron Freedericksz, le colonel anglais Douglas Dawson, le colonel Panizzardi, aide de camp de S. M. le roi d'Italie ; le général Berthier-pacha, aide de camp du Sultan ; M. Rousset, préfet du Lot ; les généraux de sesmaisons, commandant le 17e corps d'armée, et Guioth, commandant le 12
e corps d'armée, etc., etc.
  Un bataillon du 7
e de ligne, venu de Cahors avec drapeau et musique, rendait les honneurs.
   Une foule énorme, accourue des environs, a salué le ministre de nombreuses acclamations, et les cris de : «Vive la Russie !» ont accompagné partout le général Freedericksz.
   Le fils du maréchal Canrobert, lieutenant au 4
e régiment de spahis, et M. de Navacelle, son gendre, ont été également très remarqués.
   Les réceptions officielles ont eu lieu à l'Hôtel de Ville à dix eures et demie.
   En présentant le clergé, Mgr Enard, évêque de Cahors, a affirmé le dévouement du clrgé pour la France, pour l'armée, et dit que, non seulement l'Eglise prie pour les soldats morts, mais encore pour ceux qui sont appelés à défendre le drapeau.
   Le clergé, a-t-il ajouté, veut la patrie unie dans un esprit de justice et de concorde.
   Une délégation d'anciens combattants de Gravelotte, venue de Paris, a été présentée au ministre de la guerre.
   A onze heures a eu lieu l'inauguration du monument, dû au ciseau du sculpteur Lenoir. Sur l'estrade officielle, le général Billot a pris place entre le général de Colomb et le général de Sesmaisons.
   Quatre discours ont été prononcés : par le général de Colomb, président du Comité ; par M. Lherm, maire de Saint-Céré ; par M. de Lamaze, conseiller général, et enfin par le ministre. Tous ont fait, aux applaudissements de tous, le panégyrique de Canrobert.
   Les troupes ont défilé ensuite devant le monument et le cortège s'est rendu à midi et demi au banquet qui réunissait 220 convives et pendant lequel la musique du 7
e de ligne a joué les hymnes nationaux des puissances représentées.
   Au champagne, le général Billot a porté des toasts au Président de la République, à la ville de Saint-Céré, à la famille de Canrobert et aux officiers étrangers qui sont venus apporter leur hommage aux généreux soldat Canrobert.
   Le général de Sesmaisons, commandant le 17
e corps d'armée, a porté la santé du général Billot.
   Puis, au nom des officiers étrangers, le baron Freedericksz a remercié le ministre de la guerre de les avoir invités à cette cérémonie patriotique et, dans un langage chaleureux, il a vanté les vertus militaires en la personne de Canrobert.
   Des cris nourris de
«Vive la Russie !» ont souligné ce dernier toast.
   A trois heures, la fête officielle était terminée, et, à cinq heures, le ministre de la guerre a quitté Saint-Céré.
   Ce soir, la petite ville est en fête. Partout des réjouissances publiques ont été organisées, où les cris de
: «Vive la Russie !» se mêlent à ceux de : «Vive l'armée !»
  
   Louis Dupont.



 Journal des débats 
politiques et littéraires
 
  N° 276, 109e année
 
Mardi 5 octobre 1897, p. 2
 
LES RÉUNIONS D'HIER
 
Le monument de Canrobert
                                                 Saint-Céré, le 3 octobre.
   Aujourd'hui, à onze heures, a eu lieu l'inauguration du très beau monument du maréchal Canrobert, oeuvre du sculpteur Lenoir.
   Le ministre de la guerre y représentait le gouvernement.  
   Le général Billot a été reçu à la station de Bretonoux, qui dessert Saint-Céré. Il est arrivé à neuf heures cinquante-cinq, en compagnie du colonel Menetrez, délégué par le Président de la République ; du général baron Fréedericksz, du colonel anglais Douglas Dawson, du colonel Panizzardi, aide de camp de S. M. le roi d'Italie ; du général Berthier Pacha, aide de camp du Sultan ; de M. Rousset, préfet du Lot ; des généraux de Sesmaisons, commandant du 47
e corps d'armée, et Guioth, commandant le 12e corps d'armée, etc., etc.
   Le cortège arrive à Saint-Céré à dix heures. Les honneurs militaires sont rendus par un bataillon du 7
e de ligne de Cahors, avec drapeau et musique. Une foule énorme pousse de nombreuses acclamations.
   Le fils du maréchal Canrobert, lieutenant au 1er régiment de spahis, et M. de Navacelle, son gendre, sont présents.  
   Des réceptions officielles ont eu lieu à l'Hôtel de Ville à dix heures et demie. Tous les hauts fonctionnaires du département ont successivement été présentés au ministre de la guerre. Dans ce long défilé figurait également une délégation des anciens combattants de Gravelotte venue de Paris.
   L'inauguration du monument a eu lieu à onze heures.
   Quatre discours ont été prononcés : par le général de Colomb, président du comité ; par M. Lherm, maire de Saint-Céré ; par M. de Lamaze, conseiller général, et, enfin, par le ministre. Tous ont fait le panégyrique de Canrobert.
   Les troupes ont défilé devant le monument et le cortège s'est rendu, à midi et demi, au banquet.
   Ce banquet réunissait 220 convives. Tour à tour, pendant sa durée, la musique du 7e de ligne a joué les hymnes des diverses nations représentées.
   Au champagne, le général Billot, ministre de la guerre, a porté des toasts au Président de la République, à la ville de Saint-Céré, à la famille de Canrobert et aux officiers étrangers qui sont venus apporter leur hommage au généreux soldat Canrobert.
   Le général Sesmaisons, commandant le 17
e corps d'armée, a porté la santé du général Billot.
   Au nom des officiers étrangers, le baron Fréedericksz a remercié et a fait l'éloge du maréchal Canrobert, personnification des vertus militaires.
   Des cris nourris de : «Vive la Russie !» ont souligné ce dernier toast.
   A trois heures, la fête officielle était terminée ; à cinq heures, le ministre de la guerre a quitté Saint-Céré.
   Des réjouissances publiques ont eu lieu dans la soirée, et ont prolongé la fête bien avant dans la nuit. 
 


L'Abeille de la Nouvelle-Orléans
 
Jeudi 14 octobre 1897, p. 3

 
La statue de Canrobert
   L'inauguration de la statue du maréchal Canrobert à Saint-Céré (Lot) a eu lieu le 3 de ce mois.
   Le Président de la République s'est fait représenter à cette cérémonie par le général de Sesmaisons, commandant le 17e corps d'armée.
   L'armée russe était représentée par le général Obroutcheff et le baron de Freedericksz ;
   L'armée turque, par le général Berthier-pacha, aide de camp du Sultan.
   L'armée italienne, par le colonel Panizzardi, aide de camp du Roi ;
   L'armée anglaise, par le lieutenant-colonel Dawson.
   Les habitants de Saint-Céré on reçu dignement ces hauts personnages. La cérémonie fut des plus brillantes. Le cadre d'ailleurs s'y prêtait merveilleusement.
   Le monument Canrobert, d'un bel effet, se dresse, au centre de la ville, en face du vieux château fort de Saint-Laurent, propriété de M. de Lafon de Jean-Verdier, procureur de la République à Sancerre, qui le fait restaurer.
   Il faut croire que le voisinage de ce château, monument historique ayant appartenu à Louis XV, a exercé une heureuse influence sur la prime jeunesse du maréchal.
   C'est dans ses fossés, à l'ombre de ses tours gigantesques, qu'il prenait plaisir à jouer au petit soldat avec ses camarades d'enfance, comme s'il avait eu le pressentiment de ses destinées futures (...)



Journal des débats 
politiques et littéraires
 
  N° 300, 109e année
 
Vendredi 29 octobre 1897, p. 4
 
DERNIÈRE HEURE
 
   Le Président de la République a reçu ce matin MM. Roustan, ambassadeur de France ; l'amiral Parrayon ; les généraux de Verdière, Fanny, de Kermartin, de Maistre, Michal et Berthier Pacha ; les préfets des Alpes-Maritimes, de Loir-et-Cher, de la Lozère, du Morbihan et du Jura ; le trésorier-payeur général de la Gironde ; M. Féran, président du conseil de la maison des marins de Dunkerque.



Le tir national, organe officiel de
l'union des sociétés de tir de France


Bulletin officiel de l'Union nationale des sociétés de tir de France

Fondée en 1886, Reconnue d'utilité publique.
(Décret du 20 février 1897)

N° 17, 13e année,
Paris, 1886-1891

Samedi 23 avril 1898, p. 139

__________

MEMBRES ASSOCIÉS DE L'UNION

__________

Adhésions nouvelles.

(...)

1718 Général Berthier Pacha, Constantinople.


(...)





Le Gaulois

34e année, 3e série, N° 6275


Mercredi 15 février 1899, p. 2


MONDANITÉS
______________
- Toutes les personnalités marquantes de Constantinople assistaient, l'autre soir, au « bal de la Bienfaisance italienne », qui a eu lieu dans les salons du Pera-Palace.
    A dix heures et demie, M. Pansa, ambassadeur d'Italie et Mme Pansa faisaient leur entrée. La musique joua aussitôt l'hymne italien ; à ce moment arrivait M. Constans, ambassadeur de France.
    Après que la musique eut joué l'hymne italien, les danses reprirent pour ne prendre fin que vers six heures du matin.
    Le cotillon a été conduit avec entrain par le comte Manzoni, M. Moreno, lieutenant du Mestre ; M. Salvatore, archiviste de l'ambassade d'Italie, et M. Ioli, accompagnés de Mmes Rosset, d'Aronco, de Mlle Thérèse Capodaini et de Mlle Marie Lombardo.
    Dans l'assistance :
   Comte Steenbock, ministre de Suède et Norvège ; M. Bapst, conseiller de l'ambassade de France M. van der Stall de Piershill, ministre des Pays-Bas ; le marquis de Camposagrado, ministre d'Espagne ; le ministre de Monténégro et Mme Bakitch, le commandant Dupont, attaché militaire de France, et Mme Dupont ; le comte Chéron, commandant la Bombe, stationnaire français ; vicomte Dejean, secrétaire de l'ambassade de France ; colonel Signorile, attaché militaire italien ; M. Gallerio, consul juge ; comte Gallina, conseiller de l'ambassade d'Italie le consul général d'Italie et la comtesse Mazza; comte Manzoni; le commandant Berger, président de la Dette publique ottomane ; comte d'Arnoux, sir Lang, directeur général de la Banque ottomane, et lady Lang ; M. Auboyneau. directeur général adjoint de la Banque ottomane ; M. et Mme Blanchenay, le colonel Barisien, Pangiri bey, monavin de la Banque ottomane ; le capitaine Rassier, le général et Mme Berthier pacha, le major Blacque bey, M. Bernabei, de l'ambassade d'Italie, etc.
    Quelques toilettes :
L'ambassadrice d'Italie portait une superbe robe blanche en satin broché ; Mme Rosset, très jolie robe satin broché jaune, bouton d'or ; Mme d'Aronco, robe en satin broché, garnie de lilas, Mme VIastari, en robo rose ; Mme H. Zarifi, robe brochée blanche, garnie de dentelles ; Mme H. Melhamé, en robe satin blanc avec une guirlande de fleurs peinte à la gouache sur le devant de la jupe ; Mme Cangia, en robe satin rose; Mme Galizzi, en robe satin blanc garnie de dentelles de Bruxelles et paillettes d'argent ; Mme Coûteaux, en robe satin broché jaune bouton d'or ; Mme Beman, robe satin blanc avec jupe en dentelles de Bruxelles ; Mlle Kupélian, en robe vert-Nil garnie de mousseline de soie ; Mme Rossolato, en robe satin noir garnie de velours noir ; Mme F. Meihamé, en robe satin rose dentelles et fleurs ; Mme Berthier pacha, en robe satin blanc ; Mme E. Baudouy, en robe satin bleu garnie de dentelles ; Mme Capodaini, en robe satin blanc, garnie de dentelles et velours ; Mlle Lombardo, en robe satin vert d'eau ; Mlle Corpi, en robe satin blanc garnie de fourrure et paillettes ; Mme Jérôme Saverio, ravissante toilette blanche pailletée d'or et guirlandes de violettes de San Remo ; Mlle Guys, robe rose garnie de dentelles, etc.



L'Attaque
Journal Indépendant
Organe socialiste révolutionnaire de la jeunesse

Paris, 12e année,

Dimanche 26 février 1899, p. 1



ÉCHOS & NOUVELLES
____________

    Avant de partie pour Paris où il pose sa candidature à la présidence du Sénat, M. Constans a convié la colonie française de Constantinople à assister à un service funbre oranisé à la cathédrale du Saint-Esprit, à la mémoire du président de la République.
    Des deux côtés du Bosphore, tous les Français, résidant dans une zone même assez éloignée de la capitale avaient répondu à l'invitation de l'ambassadeur :
    Vitalis-Pacha, Toustain-Pacha, Dumanoir, Berthier-Pacha, Chaye-Pacha, le général Desforges-Pacha et le colonel Borisien, autorisés à prendre du service en Turquie, s'étaient joints au personnel de l'ambassade, du consulat et de la poste et aux Français qui occupent les situations les plus importantes à Constantinople ; MM. Nobley et Rey, députés de la nation ; le commandant Berger, le baron de Vendeuvre, M. Ernest Giraud, M. Gaston Auboyneau, le comte d'Arnouy, M. Granet, M. Blanchenay, M. Sellié, M. Martin des Pallières.
    Par l'affluence des notabilités étrangères et des représentants du sultan, la cérémonie de la cathédrale a pris le caractère d'une véritable manifestation de sympathie pour la France.



Le Figaro

  N° 215, 3e série, 45e année
 
Jeudi 3 août 1899, p. 5
 
ESCRIME
    L'escrime française à Constantinople : Un assaut d'armes vient d'être donné au palais d'Yildiz, en présence du Sultan et de M. Constans, ambassadeur de France. Cet assaut était organisé avec le concours du capitaine Debax, de l'Ecole de Joinville ; du professeur Nys, du général Berthier-pacha et de quelques élèves de l'Ecole militaire impériale et de l'Ecole du génie. Le Sultan a exprimé sa satisfaction à M. Constans et a décoré les tireurs français. R. M.



Le Figaro

  N° 234, 3e série, 45e année
 
Mardi 22 août 1899, p. 5
 
Informations
---o---
Pour les soldats français morts en Crimée

------ CONSTANTINOPLE. -- On lit dans le Stamboul, du 17 : Ce matin à dix heures, une messe a été dite à la chapelle du cimetière latin de Périkeny, à la mémoire des militaires français morts en Crimée pendant la guerre d'Orient de 1854 à 1856.
   M. Bay, drogman de l'ambassade, représentait S. Exc. M. Constans, ambassadeur de France.
   L'assistance, cette année, était assez nombreuse ; nous avons remarqué le commandant et les officiers du stationnaire de l'ambassade la Mouette ; M. Jules Noblet, premier député, et Alexis Rey, deuxième député de la nation ; M. E. Giraud, président de la Chambre de commerce ; M. Agélou, receveur de la poste française ; les généraux Vitalis pacha, baron Toustain pacha, Defforges pacha, Berthier-pacha, le commandant Barisien et plusieurs notables de la colonie, parmi lesquels : MM. des Pallières, Sellié, A. Caporal, J. Baudouy, G. Giraud, Mille, le frère Jonathan, etc.
   Un piquet de marins formait la garde d'honneur. A l'issue de la messe, l'officiant, précédé de la croix et suivi de l'assistance, se rendit devant le monument : aux deux côtés de celui-ci flottaient des drapeaux français. Aux quatre angles du monument central étaient placés des brûleurs et la fumée de l'encens montait dans le ciel comme une prière douce et un hommage respectueux aus défunts vénérés ; devant la façade étaient placées les couronnes de l'Union française, de l'Aliance française, et de M. Jules Noblet, premier député de la nation ; des rubans tricolores les ornaient.
   L'assitance écouta les prières de l'officiant dans le plus grand recueillement. Cette cérémonie fut vraiment impressionnante et la grandeur de son but pénétra tous les esprits ; il semblait à tous les Français présents autour de ce monument funéraire qu'un peu du soleil qui sur la nation française venait de rayonner sur notre ciel d'Orient, et la brise, comme à plaisir, faisait flotter triomphalement les couleurs tricolores françaises. Argus.




L'Éleveur
Journal hebdomadaire illustré
de zoologie appliquée, de chasse, etc.

N° 765

Dimanche 27 août 1899, p. 422 & 423

ÉCHOS

    Le tir aux pigeons artificiels, après avoir fait fureur aux États-Unis, est en train de se propager dans de très grandes proportions en Europe. On dit que l'an prochain le comité du nouveau cercle du Bois de Boulogne en installera un aux Acacias ; pour le moment, ce sport d'un nouveau genre est très en vogue à Cabourg ; de même que dans les principales capitales d'Europe, voire même à Constantinople.

     En effet, dans cette ville, il vient de se fonder une «Société de tir aux pigeons artificiels» dont le président d'honneur est M. Constans, notre ambassadeur auprès du sultan ; le président effectif, le marquis de Camporagrado, ministre d'Espagne, et les vice-présidents, le comte Dudzeele, ministre de Belgique, et le général Berthier-Pacha.
    A peine formé, ce cercle comprend déjà un grand nombre de membres.

PAUL DE BERT.




La Dépêche tunisienne

N° 3344, 11e année

Mercredi 30 août 1899, p. 2.

  Pour nos soldats. - On lit dans le Stamboul, du 17 : Ce matin à dix heures, une messe a été dite à la chapelle du cimetière latin de Périkeny, à la mémoire des militaires français morts en Crimée pendant la guerre d'Orient de 1854 à 1856.
   M. Bay, drogman de l'ambassade, représentait S. E. M. Constans, ambassadeur de France.
   L'assistance, cette année, était assez nombreuse ; nous avons remarqué le commandant et les officiers du stationnaire de l'ambassade la Mouette ; M. Jules Noblet, premier député, et Alexis Rey, deuxième député de la nation ; M. E. Giraud, président de la Chambre de commerce ; M. Agélou, receveur de la poste française ; les généraux Vitalis, pacha ; baron Toustain, pacha ; Defforges, pacha ; Berthier, pacha ; le commandant Barisien et plusieurs notables de la Colonie, parmi lesquels : MM. des Pallières, Sellié, A. Caporal, J. Bandouy, G. Schrimf, H. Armao, Lanessan, Verdoux, O. Giraud, Mille, le frère Jonathan, etc. Un piquet de marins formait la garde d'honneur. A l'issue de la messe, l'officiant, précédé de la croix et suivi de l'assistance, se rendit devant le monument ; aux deux côtés de celui-ci flottaient des drapeaux français. Aux quatre angles du monument central étaient placés des brûleurs et la fumée de l'encens montait dans le ciel comme une prière douce et un hommage respectueux aux  défunts vénérés ; devant la façade étaient placées les couronnes de l'Union française, de l'Aliance française, et de M. Jules Noblet, premier député de la nation ; des rubans tricolores les ornaient.
   L'assitance écouta les prières de l'officiant dans le plus grand recueillement. Cette cérémonie fut vraiment impressionnante et la grandeur de son but pénétra tous les esprits ; il semblait à tous les Français présents autour de ce monument funéraire qu'un peu du soleil qui brille sur la nation française venait de rayonner sur notre ciel d'Orient, et la brise, comme à plaisir, faisait flotter triomphalement les couleurs tricolores françaises.




La Presse
 
Paris, 66
e année, nouvelle série, n° 366
 
  Lundi 16 juin 1902, p. 3
 
INFORMATIONS

    Est arrivé à Paris ce matin le général Berthier-Pacha, aide de camps du sultan, venant de Constantinople.




Le Petit parisien


Paris, n° 9457

Vendredi 19 septembre 1902, p. 3

VOL DE DOCUMENTS
-----

(De notre correspondant particulier)

                                                                                                              Saint-Etienne, 18 septembre.
    A la suite d'une plainte déposée par le général Berthier pacha, de l'armée turque, le parquet de Saint-Etienne vient d'ouvrir une enquête sur un vol dont ce dernier aurait été victime.
    Ainsi que nous l'avons relaté, le général avait été envoyé en mission dans notre pays et avait entamé avec le ministre de la Guerre des pourparlers en vue de la réfection des fusils Martini, de la fabrication des fusils berthier et de l'achat de canons à tir rapide.
    Ce sont les documents relatifs à ces pourparlers, contenant son rapport à son gouvernement et une lettre du général André, qui lui auraient été dérobés.



La Revue diplomatique
 
N° 39, 25e année
 
28 septembre 1902, p. 8
 
Échos et nouvelles
 
   Le général turc Berthier-Pacha est en ce moment à Saint-Etienne, d'où il a entamé des  pourparlers avec le ministre de la guerre pour la réfection des fusils Martini, la fabrication des fusils Berthier et l'achat de canons à tir rapide.
 
   On vient de lui voler les documents relatifs à ces diverses questions, notamment le rapport qu'il adressait au sultan et une lettre du général André.
 
   Une enquête est ouverte.




Le Petit courrier de Bar-sur-Seine

Bar-sur-Seine, 82e année, n° 57

Vendredi 17 juillet 1903, p.1

La manufacture d'armes de Saint-Etienne

    La situation à la manufacture nationale d'armes de Saint-Etienne préoccupe vivement l'opinion publique et les ouvriers qui y travaillent encore.
    On s'attend, dans un délai de quelques mois, à cinq ou six cents nouveaux renvois, et l'on peut dire que, le travail faisant à peu près complètement défaut dans ce grand établissement militaire, la nouvelle mesure n'a pas lieu de trop étonner.
    C'est avec peine, en effet, que l'on arrive encore en ce moment à occuper tous les ouvriers restés dans les ateliers. On ne compte plus sur aucune commande de la Turquie, pour laquelle on avait espéré faire un certain nombre de fusil du système Berthier pacha, et les petits travaux qui restent à exécuter peuvent se cataloguer de la façon suivante : il y a encore à fabriquer quinze mille revolvers et trois mille carabines.
    On travaille en ce moment à l'établissement de devis pour la commande de trente mille planches de hausse pour les fusils Lebal avec la balle D... Mais il n'y aura pas là un long travail, cinquante ouvriers devant pouvoir deux cent cinquante de ces hausses quotidiennement.
    Une autre partie des ateliers s'occupe de la réparation des fusils qui ont servi à l'expédition de Chine et dont la rayure intérieure a été profondément rouillée et détériorée par le vent de mer, à tel point que l'on estime que le remplacement des canons s'impose dans la proportion de mille fusils sur douze cents.
    Enfin, on avait commencé la confection des calibres pour la transformation des fusils Martini-Henry, mais brusquement l'ordre est venu de cesser cette fabrication.
    On voit qu'il reste peu à faire à la manufacture nationale, dont le personnel, qui fut en des temps plus prospères de douze à quinze mille ouvriers, st aujourd'hui réduit à treize cent quarante personnes, ainsi réparties : 490 ouvriers immatriculés ; 700 ouvriers libres ; environ 10 comptables ; 80 contremaîtres et chefs d'atelier ; 20 capitaine et 40 contrôleurs, et l'on s'attend à voir chômer à peu près complètement un établissement où, depuis sa fondation qui remonte à 1866, avait toujours régné une activité intense.



Le Petit journal

Paris, 41e année, n° 14 945

Vendredi 27 novembre 1903, p. 4

SUR MER
------

(Dépêches du 26 novembre)

                   DÉPARTS ET ARRIVÉES
                          DE PAQUEBOTS

    Marseille. - (...)
---------------- Le Portugal (M. M.) est parti cet après-midi pour Alexandrie et Port-Saïd, avec 161 passagers, parmi lesquels le général Berthier pacha et sa famille, et plusieurs membres du jury de l'exposition d'Athènes.



Le Petit journal
Le plus répandu, le mieux renseigné

Paris, 42e année, n° 15 117

Mardi 17 mai 1904, p. 4

Nouvelles maritimes
         ------

(Dépêches du 16 mai)

                   DÉPARTS ET ARRIVÉES
                          DE PAQUEBOTS
    Marseille. - Sont arrivés aujourd'hui : l'Imeréthie (Cie Paquet), venant de Novorossisk, de Batoum et de Constantinople avec 74 passagers, parmi lesquels le général Berthier-Pacha, d'origine française, et sa famille, et le Memphis, venant de Constantinople avec 18 passagers, paermi lesquels M. Pappageorges, drogman du consulat de France à Salonique.



La Revue diplomatique
 
N° 36, 27e année
 
4 septembre 1904, pp. 9 & 10
 
 
Dîners. Réceptions. Mariages. Deuils.
 
   Jeudi, à l'occasion de l'anniversaire de l'avènement au trône de S. M. I. le Sultan, l'ambassadeur de Turquie a offert un grand déjeuner de quarante couverts. Parmi les convives :
 
   S. Exc. Savas pacha, ancien ministre des Affaires étrangères ; S. Exc. Hadji-Akif pacha, président de la section législative au Conseil d'État ; S. Exc. le général Izzet pacha, ministre de Turquie à Madrid ; S. Exc. Vuad pacha, Zuhdi bey, directeur au ministère des finances; général Tevfik pacha, Dervich bey, chef de bureau au ministère des Affaires étrangères ; Djclal bey, le général Berthier pacha, docteur Mihran, Montran-pacha, tout le personnel de l'ambassade et du consulat général.
   Le déjeuner a été suivi d'une réception au cours de laquelle plusieurs centaines de personnes sont venues saluer le représentant de S. M. I. le Sultan. Un élégant buffet avait été dressé dans la salle à manger de l'ambassade.



La Revue diplomatique
 
N° 45, 27e année
 
6 novembre 1904, p. 8
 
Voyages et déplacements
 
   Le général Berthier-Pacha a quitté Paris se rendant à Constantinople.



Le Figaro

  N° 78, 3e série, 51e année
 
Dimanche 19 mars 1905, p. 2
 
----o----
LETTRE DE TURQUIE

---o---
A L'AMBASSADE DE FRANCE
                                           LES PACHAS FRANÇAIS EN TURQUIE

                                   Constantinople, 15 mars 1905.
 
   M. Constans est revenu avant-hier, et M. Bapst, qui a été pendant sept ans, conseiller de notre ambassade, va nous quitter, ayant été promu ministre  plénipotentiaire. Il a gagné ici l'estime et la sympathie de tous, même des Turcs, pour lesquels il ne fut pourtant pas toujours très tendre.
   M. Bapst était ici au moment des évènements de Mitylène. Il fit preuve d'une rare fermeté. Dans la colonie, il avait su prendre une grande place, et sa disparition creusera un vide. Heureusement
il est remplacépar un homme très connu et très populaire aussi en Orient, M. Boppe, qui fut pendant trois ans secrétaire de notre ambassade, avant de devenir consul général de Jérusalem. Ce choix est particulièrement heureux à un moment où les questions religieuses présentent à Constantinople de sérieuses difficultés. M. Boppe a appris à en connaître, à Jérusalem, tous les dessous. Sa collaboration sera donc doublement précieuse pour M. Constans.
   Précisément le nouveau délégué apostolique a annoncé son arrivée pour dimanche prochain, 19 mars. L'attitude qu'il prendra en arrivant sera déjà une indication.
*
**
Le jour même où M. Constans revenait, la colonie célébrait les funérailles d'un de ses notables, le général Lecocq-pacha. C'était un excellent Français qui nous faisait honneur.
   Avec Lecocq-pacha disparait l'un des derniers pachas français qui restent en Turquie.
Il y a quelques  années, il y en avait encore une dizaine. Il n'en reste plus que trois, Zambaco-pacha, un médecin ; Dussap-pacha, un artiste ; Berthier-pacha, un général.
   Quatre généraux sont morts en peu de temps : Vitalis-pacha, Toustain-pacha et Lecocq-pacha, généraux de division ; Mercier-pacha, général de brigade.
   Trois autres sont rentrés en France : Desforges-pacha qui commande un régiment français ; Chaye-pacha qui s'est retiré de la vie active, et Dressé-pacha, qui avait rang de mouchir (maréchal) et qui vit en France, dans la retraite, aux environs de Bayonne.
   Actuellement, les Etas européens qui ont des pachas au service de la Turquie sont : l'Allemagne, qui en a 14 ; l'Angleterre, qui en a 5 ; l'Autriche, qui en a 2 ; l'Italie, qui en a 1, comme l'Espagne. La prépondérance des pachas allemands est significative. -- VIATOR.
 


La Gazette de France
Fondée en 1631

Paris, 275e année

Samedi 29 avril 1905, p. 1 & 2

LE SALON
     DES
ARTISTES FRANÇAIS
          _____

    En attendant le compte-rendu très complet et très détaillé du Salon que publiera la Gazette, quelques notes seulement pour guider la curiosité du lecteur demain, jour du vernissage. Ces notes sont donc conçues dans un esprit de vernissage, c'est-à-dire que l'intérêt esthétique, sans en être complétement banni, vient au second rang qui lui est dû, cédant le pas à l'intérêt mondain et anecdotique.
    Et d'abord, le Salon est-il bon ? C'est une question qu'on pose distraitement. - Infect ! répondent les jugeurs. - Excellent, en vérité, disent les gens consciencieux et bienveillants. Les uns et les autres exagèrent.
    Notons que pour rendre le Salon moins fouillis et moins inconfortable, on a fait quelques efforts que n'a pas couronné le succès. L'idée d'installer deux salles de dessins près de l'immense salle I, est assez heureuse. On ne voit jamais les dessins le jour du vernissage ; on entreverra ceux-là.

    Salle I. - Ce qu'on pourrait en faire d'excellent, ce serait de la supprimer, de la transformer en un vaste salon préambulatoire, où l'on s'assiérait, où l'on causerait. Mais on craint que les visiteurs n'en sortent pas. En tout cas, les immenses proportions de cette salle, toujours encombrée de « grandes machines » sont désolantes. Le binocle tombe du nez de découragement à la pensée qu'après avoir vu tant de toiles il y aura encore une quarantaine de salles à visiter.
   Le vaste panneau de Detaille « la Chevauchée de la gloire » destiné à l'abside du Panthéon (...)
    Salle 14. - (...) portrait du général Berthier-Pacha, par Bondoux.




Le Petit Parisien

Journal quotidien du soir


Le plus fort Tirage des Journaux du Monde entier


Paris, 31e année, n° 10 908

Dimanche 9 septembre 1906, p. 3

DERNIÈRE HEURE

TURQUIE ET BULGARIE
-----
Un Télégramme officieux ne dément pas les Précautions prises par la Sublime-Porte.

(De nos correspondants particuliers)

                                                                                                                                Constantinople, 8 septembre
    La Porte, très émue par les rapports journaliers que lui adressent le commissaire impérial à Sophia et ses agents secrets, fait faire de très importants envois de matériel de guerre au 2e corps d'armée, dans la vilayet d'Andrinople.
    Le séraskerat (ministère de la Guerre) prend des mesures d'urgence de telle nature qu'on croirait les hostilités à la veille de s'ouvrir.
    Cet état de choses n'est pas sans danger, la Bulgarie étant obligée, tout en restant sur le qui-vive, de prendre, de son côté, les mesures que comporte la situation.
    Le général de division Berthier pacha, général français au service de la Turquie, est parti, hier soir, pour Paris. Il est chargé par le ministre de la Guerre, Riza pacha, d'obtenir du ministre de la Guerre de France la livraison d'urgence de mitrailleuses fabriquées dans les usines de l'État.



Le Petit Parisien

Journal quotidien du soir


Le plus fort Tirage des Journaux du Monde entier


Paris, 31e année, n° 10 910

Mardi 11 septembre 1906, p. 3

DERNIÈRE HEURE

COMMANDES D'ARMES

                                                                                                                                    Constantinople, le 10 septembre
    Le général Berthier pacha est parti pour Paris. La commande de mitrailleuses qu'il est chargé de faire au Creusot comporte soixante-dix mitrailleuses et dix millions de cartouches. Le général Berthier pacha doit aussi faire l'envoi de plusieurs pièces de canon à tir rapide pour des essais comparatifs.
    Cette nouvelle, connue aujourd'hui à Constantinople, fait grand bruit.
    Il y a lieu de donner quelques détails sur les dessous de cette affaire.
    L'ambassade d'Allemagne ayant appris que Berthier pacha allait au Creusot, a fait aussitôt les plus actives démarches au palais et à la Porte pour amener le gouvernement ottoman à réserver la commande à l'Allemagne.
    Les démarches du baron Marschall sont restées sans succès.
    Au sujet de la dernière fourniture de canons à tir rapide par Essen, on se préoccupe d'une histoire de commission assez curieuse et qui met en cause le deuxième secrétaire du palais, Izzet pacha ; un haut dignitaire, Cadré bey, et l'usine Krupp. Cette maison devait payer 4.000 livres turques à Izzet pacha et la même somme à Cadré bey. Izzet pacha a bien reçu son argent, mais Cadré bey n'a rien reçu du tout. Ce dernier, furieux, menaça de faire savoir en haut lieu, si on ne lui versait pas la somme promise, que l'usine Krupp avait fourni à la Bulgarie des canons à tir rapide du même modèle que ceux livrés à la Turquie, à 23 % meilleur marché.
    On croit que la maison Krupp se décidera à donner à Cadré bey ses 4.000 livres.




L'Écho de Paris

Mercredi 12 septembre 1906


     Berlin - La nouvelle que le général Berthier Pacha vient de commander en France, au nom du gouvernement turc, 70 canons et nombre de mitrailleuses et de munitions, cause une vive surprise en Allemagne, car depuis des mois les correspondants à Constantinople des divers grands journaux allemands ne cessaient de télégraphier que, malgré les intrigues de l'ambassadeur français, c'est en Allemagne que le Sultan ferait ses commandes de canons.
   Or, on apprend, ce soir, les intéressants détails suivants :
   La maison Krupp, qui savait que la Turquie voulait avoir de nouveaux canons envoya, il y a quelques temps, à Constantinople, son représentant le plus habile ; celui-ci, avec l'aide de l'ambassade allemande, entra en relations avec Tashin Pacha et Izzet Pacha, les deux fonctionnaires dont l'influence est la plus grande et leur promit à chacun 4.000 livres turques s'ils s'engageaient seulement à agir dans un sens favorable à la maison allemande, ce qu'ils acceptèrent sans tarder. Mais Berthier Pacha était à l'oeuvre et le Sultan prêta l'oreille aux conseils de son général et non à ceux de ses fonctionnaires.
   Le représentant de la maison Krupp revint fort fâché et ne versa à Tashin et à Izzet que 2.000 livres. Ceux-ci, indignés, décidèrent d'intenter un procès en même temps à Constantinople et à Berlin ; ils espèrent obliger le représentant de la maison Krupp à leur verser la somme entière.



L'Écho de Paris

Paris, 23e année, n° 8127

Mercredi 12 septembre 1906, p. 3


ALLEMAGNE

La Turquie commande
                       ses canons en France

L'échec de la maison Krupp. - Les deux pachas mécontents de leurs pourboires intentent un procès.

(De notre correspondant particulier)

                                                                                                                         Berlin, 11 septembre.
    La nouvelle que le général Berthier-pacha vient de commander (Pour complément de l'article déjà en ligne.)



Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire

Saint-Étienne, 62e année, n° 256

Jeudi 13 septembre 1906, p. 1



L'Allemagne et la France

                                                                                                   Berlin, 12 septembre.
     (...)
    La nouvelle que le général Berthier-Pacha vient de commander en France, au nom du gouvernement turc, 70 canons et nombre de mitrailleuses et de munitions, cause une vive surprise en Allemagne, car, depuis des mois les correspondants à Constantinople des divers grands journaux allemands ne cessaient de télégraphier que, malgré les intrigues de l'ambassadeur français, c'est en Allemagne que le sultan ferait ses commandes de canons.



Le Petit courrier de Bar-sur-Seine
 Journal républicain, agricole, commercial & littéraire


Paraissant le mardi & le vendredi


85
e année, n° 74

Vendredi 14 septembre 1906, p. 1

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Nouvelles Diverses
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Un nouveau succès
                   pour le Creusot

    On télégraphie de Constantinople :
    Le général Berthier pacha est parti pour Paris. La commande de mitrailleuses qu'il est chargé de faire au Creusot comporte soixante dix mitrailleuses et dix millions de cartouches. Le général Berthier pacha doit aussi faire l'envoi de plusieurs pièces de canon à tir rapide pour des essais comparatifs.
    Cette nouvelle, aussitôt connue ici, y a fait grand bruit.
    En effet, l'ambassade d'Allemagne ayant appris que Berthier pacha allait au Creusot, avait fait aussitôt les plus actives démarches au palais et à la Porte pour amener le gouvernement ottoman à réserver la commande à l'Allemagne.
    Or, les démarches du baron Marschall sont restées sans succès.



La France

Paris, 43e année, 2e édition

Vendredi 14 septembre 1906, p. 4

TURQUIE
    Il est désormais officiel que la Turquie a chargé le général Berthier-Pacha de commander en France 70 canons et mille mitrailleuses.
    Comme on pouvait le prévoir, l'industrie allemande n'est pas satisfaite de cette victorieuse concurrence : la maison Krupp, qui entretient à grands frais auprès du sultan des envoyés très extraordinaires, est toute surprise de cette disgrâce. Nous pouvons affirmer pourtant qu'elle fut entrainée par des considérations techniques. Le sultan, qui est très au courant des questions militaires, s'est aperçu, depuis quelques temps déjà, que la supériorité de l'artillerie française est partout admise : les récents incidents soulevés par les prétentions autrichiennes en Serbie où les commissions techniques maintiennent, contre toute pression politique, la supériorité du matériel français, avaient beaucoup frappé le sultan, qui se lasse visiblement de payer fort cher la compromettante « amitié » de son grand fournisseur de camelote et d'incidents diplomatiques.



  Le Temps
 
  N° 16522, 46e année
 
  Dimanche 16 septembre 1906, p. 1
 

  DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES

DES CORRESPONDANTS PARTICULIERS DU TEMPS

Constantinople, 15 septembre.

  Le professeur Bergmann est arrivé ici avec son aide. Il vient, officiellement, pour soigner la fille du sultan, Kefie sultane, mais on reste convaincu que le but du voyage est l'examen de la santé générale du sultan.
  Abdul Hamid a assisté hier au selamlik et a reçu ensuite le baron de Marschall, ambassadeur d'Allemagne.
  Celui-ci est parti hier en congé, ainsi que sir N. R. O'Conor, ambassadeur d'Angleterre.
  On dément la nouvelle que le général Berthier  serait parti pour la France afin de hâter la livraison des mitrailleuses Hotchkiss. Le gouvernement aurait résilié le marché sur ce qui reste à livrer. Des cinquante mitrailleuses, onze seulement sont livrées et on a fait une commande de cinquante mitrailleuses Maxim en Allemagne.



 
Le Figaro

  N° 16, 3e série, 53e année
 
Mercredi 16 janvier 1907, p. 2
 
A l'Etranger
--o--
LETTRE DE TURQUIE
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Les pachas français en 1907
                               

                                                Constantinople, 9 janvier.

 
   La colonie française a appris avec peine la mort de Michel-pacha, le créateur des phares de l'empire ottoman.
   A propos de cette mort d'un pacha français, les lecteurs du Figaro apprendront peut-être avec intérêt quels sont nos compatriotes qui portent actuellement ce titre ottoman. Ils sont au nombre de six.
   Ce sont :
   1° Berthier-pacha, général en exercice dans l'armée turque, et bien connu en France pour sa carabine et pour plusieurs inventions intéressantes. Berthier-pacha est au service du gouvernement
turc depuis treize ans.
   2° Dussap-pacha, qui habite Constantinople, comme Berthier-pacha, mais qui n'a pas de grade militaire. Dussup-pacha a obtenu ce titre en sa qualité d'artiste, compositeur de musique.
   3° Le docteur Zambaco-pacha, qui habite Constantinople, et dont les travaux universellement connus sur la lèpre ont rendu le nom populaire.
   4° Dresser-pacha, qui habite Bayonne et qui fut longtemps l'homme de confiance sultan Abdul-Hamid. La promotion de Dresser-pacha au grade de général et de maréchal ottoman est particulièrement intéressante. Lorsque le prince Abdul-Hamid fut conduit à Paris par son oncle Abdul-Aziz, en 1867, il eut pour officier d'ordonnance attaché à sa personne, un jeune officier, le lieutenant Dresser, dont il garda un bon souvenir. Devenu sultan, neuf ans après, Abdul-Hamid fit demander au gouvernement cet officier qu'il n'avait pas oublié. On eut même quelque peine à le retrouver, à travers les transcriptions turques d'un nom dénaturé. Enfin le capitaine Dresser arriva à Constantinople et y reçut l'accueil le plus chaleureux. Il s'est retiré depuis longtemps à Zayam, où il vit dans une retraite opulente grâce aux fortes économies qu'il a réalisées et aussi grâce à la pension considérable qui lui est allouée à titre de muchir (maréchal ottoman).
   5° Chaye-pacha, qui habite la France, après avoir rempli pendant plusieurs années des fonctions incertaines entre l'armée de terre et la marine turques. Chaye-pacha était capitaine de frégate dans la marine française. Il fut appelé à Constantinople et devint, non pas amiral, mais général. Il a demandé, il y a trois ou quatre ans, à résigner ses fonctions pour entrer en France.
   6° Desforges-pacha actuellement général de brigade dans l'armée française, à Lunéville ; il fut pendant assez longtemps chef de la mission géodésique chargée de dresser la carte de l'empire. Cette mission n'eut jamais rien à faire et s'est dispersée avant d'avoir été autorisée à commencer son travail.
   La France comptait naguère beaucoup d'autres pachas à Constantinople. Elle avait :
   Le général Vitalis-pacha, qui joua un grand rôle ici, et dont la famille habite toujours l'Orient ;
   Le général Lecocq-pacha, ancien élève de l'Ecole polytechnique, professeur à l'Ecole militaire de Pancaldi ;
   Le général baron de Toustain-pacha ;
   Le général Mercier-pacha (qui était aveugle), etc.
   Tous sont morts et n'ont pas été remplacés. -- VIATOR.



Journal de Salonique
Publication bi-hebdomadaire

Salonique, 11e année, n° 1116


Jeudi 24 janvier 1907, p. 2


Dignitaires français en Turquie
               _________
    Le correspondant du « Figaro » lui écrit de Constantinople :

    La colonie française a appris avec peine la mort de Michel-pacha, le créateur des phares de l'empire ottoman.
   A propos de cette mort d'un pacha français, les lecteurs du Figaro apprendront peut-être avec intérêt quels sont nos compatriotes qui portent actuellement ce titre ottoman. Ils sont au nombre de six.
   Ce sont :
   1° Berthier-pacha, général en exercice dans l'armée turque, et bien connu en France pour sa carabine et pour plusieurs inventions intéressantes. Berthier-pacha est au service du gouvernement turc depuis treize ans.
   2° Dussap-pacha, qui habite Constantinople, comme Berthier-pacha, mais qui n'a pas de grade militaire. Dussup-pacha a obtenu ce titre en sa qualité d'artiste, compositeur de musique.
   3° Le docteur Zambaco-pacha, qui habite Constantinople, et dont les travaux universellement connus sur la lèpre ont rendu le nom populaire.
   4° Dresser-pacha, qui habite Bayonne et qui fut longtemps l'homme de confiance du Palais
   5° Chaye-pacha, qui habite la France, après avoir rempli pendant plusieurs années des fonctions entre l'armée de terre et la marine turques. Chaye-pacha était capitaine de frégate dans la marine française. Il fut appelé à Constantinople et devint général. Il a demandé, il y a trois ou quatre ans, à rentrer en France.
   6° Desforges-pacha actuellement général de brigade dans l'armée française, à Lunéville ; il fut pendant assez longtemps chef de la mission géodésique chargée de dresser la carte de l'empire.
   La France comptait naguère beaucoup d'autres pachas à Constantinople. Elle avait :
   Le général Vitalis-pacha, qui joua un grand rôle ici, et dont la famille habite toujours l'Orient ;
   Le général Lecocq-pacha, ancien élève de l'Ecole polytechnique, professeur à l'Ecole militaire de Pancaldi ;
   Le général baron de Toustain-pacha ;
   Le général Mercier-pacha (qui était aveugle), etc.
   Tous sont morts et n'ont pas été remplacés.
                                                                            VIATOR.


Journal des débats 
politiques et littéraires
 
N° 113, 110e année
 
Mercredi 24 avril 1907, p. 2
 
Échos
 
   S. Exc. Munir Pacha, ambassadeur de Turquie, a donné hier soir, à l'hôtel de l'ambassade, rue de Villejust, son premier dîner politique, diplomatique et mondain de la saison. La table, dressée dans le vaste hall du premier étage, était ornée de fleurs à profusion et décorée de magnifiques surtouts de table et de candélabres datant du dix-septième siècle. Les convives étaient : le ministre des affaires étrangères et Mme Pichon, l'ambassadeur d'Italie et la comtesse Tornielli, le marquis del Muni, les ambassadeurs d'Autriche-Hongrie et du Japon, le ministre de Grèce et Mme Delyanni, le ministre de Roumanie et Mme Ghika, les ministres de Portugal, du Mexique, du Brésil et de Bulgarie ; le général et Mme Florentin, le général Dalstein, Fuad Pacha, Berthier Pacha et Mme Berthier Pacha, Mmes Hochon, Louis Stern et Madeleine Lemaire ; M. et Mme Thouvenel, M. et Mme Georges Caïn, M. et Mme Gervex, M. et Mme Henry Tenré, M. et Mlle Rott, M. Mollard, directeur du protocole ; M. Laurent, secrétaire général de la préfecture de police ; M. et Mme Defrance, M. et Mme Georges Louis, Naby Bey, conseiller de l'ambassade ; général Tewfik Pacha, attaché militaire ; Chatir Bey, consul général à Zurich ; M. Badel, docteur Margossian, docteur Mihran Kemhadjian, Edhem Bey, Rayhib Salahi Bey, Haliss Bey, Léon Bay, Kurakéhaya.
   Le second grand dîner politique et diplomatique aura lieu lundi prochain, 29 avril. 



Le Gaulois
Le plus grand journal du matin
 
N° 10783
 
Mardi 23 avril 1907, p. 2
 
  MONDANITÉS
     ___
  
  LES AMBASSADES

- Munir pacha, ambassadeur de Turquie, a donné hier soir, à l'hôtel de l'ambassade, rue de Villejust, son premier grand dîner politique, diplomatique et mondain de la saison. La table, dressée dans le vaste hall du premier étage, comportait cinquante-deux couverts. Elle était ornée d'une profusion de fleurs. On y remarquait tout particulièrement la vaisselle, l'argenterie, les magnifiques et monumentaux surtouts de table et les candélabres qui datent du dix-septième siècle.
  Les invités ont admiré dans l'antichambre du rez-de-chaussée un superbe tapis de table, brodé à la main et qui a une valeur historique, puisqu'il a appartenu au fameux potentat de l'Epire, Ali pacha le Tépélenli, de Janina !
   Les convives étaient :
  Le ministre des affaires étrangères et Mme Pichon, l'ambassadeur d'Italie et la comtesse Tornielli, qui faisait les honneurs de la maison et était placée en face de l'ambassadeur ; marquise del Muni (l'ambassadeur d'Espagne à la suite d'une légère indisposition, n'a pu assister au dîner) ; comte de Knevenhüller-Metsch ambassadeur d'Autriche-Hongrie ; M. Kurino, ambassadeur du Japon ; le ministre de Grèce et Mme Delyanni, le ministre de Roumanie et Mme Ghika, le ministre de Portugal, le ministre du Mexique et Mme de Mier, le ministre du Brésil et Mme de Piza. le ministre de Bulgarie, le général Florentin et Mme Florentin, le général Dalstein, Fuad pacha, Berthier pacha et Mme Berthier pacha, Mme Hochon, Mme Louis Stern, Mme Madeleine Lemaire, M. et Mme Thouvenel, M. et Mme Georges Caïn, M. et Mme Gervex, M. et Mme Henry Tenré, M. et Mlle Rott. M. Mollard, directeur du protocole ; M. Laurent, secrétaire géréral de la préfecture de police ; M. et Mme Defrance, M. et Mme Georges Louis, Naby bey. conseiller de l'ambassade ; général Tewfik pacha, attaché militaire ; Chatir bey, consul général à Zurich M. Badel, docteur Margossian, docteur Mihran Kemhadjian, Edhem bey, Rayhib Salahi bey, Haliss bey, Léon bey, Kurakéhaya.
  Lundi prochain, 29 avril, second grand dîner politique et diplomatique à l'ambassade de Turquie.




Revue d'artillerie

  40e année, tome 79
 
Octobre 1911 - mars 1912

Librairie militaire Berger-Levrault, 1911
(sic.), p. 66 & 67.

 
Brevets et appareils divers. Liste des brevets français intéressant l'artillerie.

 
403.246 - 19 septembre 1908. - André-Virgile-Paul-Marie Berthier. - Fusil mitrailleur automatique. (Arme à emprunt de gaz, l'emprunt étant réglable au moyen d'un tambour. Fermeture de culasse avec verrou oscillant animé d'un mouvement longitudinal alternatif. Clef donnant à volonté le tir coup par coup ou le tir en mitrailleuse. Réfrigération à eau. Fourche de tir. Déflecteur d'étui.)



Le tir national, organe officiel de l'union des sociétés de tir de France


Bulletin officiel de l'Union nationale des sociétés de tir de France

Paris, 1886-1891, 28e année

Samedi 25 janvier 1913, pp. 53 & 54


LE FUSIL MITRAILLEUR SYSTÈME A. BERTHIER

   Le fusil mitrailleur système A. Berthier, fabriqué par la Société franco-belge d'armes portatives automatiques, dans les anciens établissements Pieper, à Herstal, et dont le principe de fonctionnement est identique à celui appliqué dans la mitrailleuse Hotchkiss (mouvement de va-et-vient d'un piston vers l'arrière sous l'action de la pression d'une partie des gaz provenant de la déflagration de la poudre, vers l'avant sous la poussée d'un ressort récupérateur) se compose essentiellement de deux tubes disposés parallèlement l'un au dessus de l'autre ; le tube supérieur : le canon est vissé à l'arrière sur une boîte de culasse renfermant le mécanisme de culasse ; dans le tube inférieur, en communication avec le canon par un évent, se meut le piston qui assure le fonctionnement régulier de l'arme.

   L'alimentation en cartouches se fait à l'aide de chargeurs renfermant 20 cartouches que l'on introduit verticalement dans une échancrure pratiquée à la partie supérieure de la boîte de culasse. Pour la visée, on utilise une ligne de mire latérale donnée par une hausse à crémaillère et un guidon. La prise de feu est obtenue par l'action du doigt sur la détente ; un régulateur de tir assure le tir coup par coup ou le tir continu. Le refroidissement du canon est produit par une circulation d'eau. A cet effet, le canon est entouré d'un manchon en communication vers l'arrière avec une gourde contenant deux litres d'eau et vers l'avant avec un condenseur de vapeur constitué par une enveloppe percée de troue et dans laquelle se trouve une éponge. Le démontage et le remontage du fusil mitrailleur se fait sans l'aide d'aucun instrument ; toutes les pièces, d'une solidité à toute épreuve, sont assemblées par emboîtage et maintenues par une broche ; vingt secondes suffisent pour démonter et remonter l'arme. Disposé pour le tir, le fusil mitrailleur repose, pour sa partie antérieure, sur un appui formé de deux pieds de longueur variable permettant son emploi, le tireur ayant pris la position 
«couché » ou à «genou». Le poids total de l'arme est de 6 k. 900 et sa vitesse de tir de 250 coups à la minute.

   Des expériences de tir furent faites devant des officiers vivement intéressés, sur une cible placée à la distance de 100 m. ; les résultats obtenus furent admirables comme précision. A leur tour quelques officiers essayèrent l'arme nouvelle ; ils obtinrent également de superbes résultats. Un détail à noter, et qui a son importance, c'est que le tireur au cours du tir n'éprouve aucune sensation à l'épaule.

   Par ces qualités remarquables, le fusil mitrailleur système A. Berthier, mérite d'attirer très sérieusement l'attention des autorités militaires compétentes au moment où l'on songe enfin à réorganiser sur des bases solides notre défense nationale. Cette arme si légère, si efficace et si facilement transportable serait assurément la bienvenue dans notre cavalerie et dans notre bataillon cycliste des carabiniers ; dans les forts pour la défense rapprochée, elle rendrait aussi de bien précieux services.

   Pourquoi certains corps spéciaux de la garde civique n'en seraient-ils pas également dotés ?

   L'inventeur de ce fusil est notre camarade Berthier, qui a été si longtemps un de nos tireurs assidus et a rempli avec distinction, en Turquie les fonctions d'ingénieur particulier du sultan, qui lui avait conféré le grade de général de brigade.

   Cette arme a été également expérimentée à la Commission d'expériences de Versailles qu'elle a vivement intéressée.

      (De l'Union des Sociétés de tir de Belgique.)



Le Journal

Paris, n° 7793

Mardi 27 janvier 1914, p. 2

MARIAGES

Hier a été béni, en l'église Saint-Pierre de Neuilly, le mariage de M. J.-A. Bilewski avec Mlle Nadjie Berthier, fille du général Berthier pacha et de madame.
    Les témoins du marié étaient M. Charles Widor, de l'Institut, et M. Forain, chevalier de la Légion d'honneur ; ceux de la mariée : M. Merillon, avocat général à la Cour de cassation, grand officier de la Légion d'honneur, et M. Jouanny, membre de la chambre de commerce de Paris, chevalier de la Légion d'honneur.




La Libre parole

Paris, n° 7952, 23e année

Mercredi 28 janvier 1914, p. 2

Petit Carnet

Mariages.

- En l'église Saint-Pierre de Neuilly, le mariage de M. J.-A. Bilewski avec Mlle Nadjé Berthier, fille du général Berthier pacha.



Gil Blas

Paris, 36e année, n° 18490

Mardi 27 janvier 1914, p. 3

- Hier en l'église Saint-Pierre de Neuilly, a été célébré en présence d'une assistance nombreuse, le mariage de M. J.-A. Bilewski avec Mlle Nadjie Berthier, fille du général Berthier pacha et de Mme Berthier.
   Les témoins du marié étaient : M. Charles Widor, membre de l'Institut, et M. Forain, le distingué artiste peintre ; la jeune mariée était assistée de M. Merillon, avocat général à la Cour de cassation, et de M. Jouanny, membre de la Chambre de commerce de Paris.
    La quête a été faite par Mlles Lavergne, d'Arrentière et Molard, accompagnées du vicomte de Coulen, de MM. Turcat, Forain et R. Martin.




Le Gaulois
Le plus grand journal du matin

Paris, 49e année, n° 13254

Mardi 27 janvier 1914, p. 2

MARIAGES

                                                                                                               Mardi 27 janvier 1914

- Ces jours-ci, en l'église Saint-Pier(r)e de Neuilly, a été célébré, en présence d'une assistance nombreuse, le mariage de M. J.-A. Bilewski avec Mlle Nadjie Berthier, fille du général Berthier pacha et de Mme Berthier.
    Les témoins du marié étaient : M. Charles Widor, membre de l'Institut, et M. Forain, le distingué artiste peintre ; la jeune mariée était assistée de M. Merillon, avocat général à la cour de cassation, et de M. Jouanny, membre de la chambre de commerce de Paris.
    La quête a été faite par Mlles Lavergne, d'Arrentière et Molard, accompagnées du vicomte de Coulen, de MM. Turcat, Forain et R. Martin.




Le Figaro

Paris, 60e année, 3e série, n° 18

Dimanche 18 janvier 1914, p. 3

Le Monde & la Ville

MARIAGES

- Le mariage de M. J.-A. Bilewski avec Mlle Nadgé Berthier, fille du général Berthier pacha, sera célébré le 26 courant, à midi, en l'église Saint-Pierre-de-Neuilly.



Journal des débats 
politiques et littéraires

  
N° 17, 126e année
 
Dimanche 18 janvier 1914, p. 2
 
MONDANITÉS

MARIAGES

 *
** Le lundi 26 janvier sera béni, à midi, en l'église Saint-Pierre de Neuilly, le mariage de M. J.-A. Bilewski avec Mlle Nadgé Berthier, fille du général Berthier Pacha.




Le Figaro

N° 27, 60
e année, 3e série

Mardi 27 janvier 1914, p. 4


MARIAGES
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- Le mariage de M. J.-A. Bilewski, avec Mlle Nadgé (sic.) Berthier, fille du général Berthier pacha et de Mme Berthier, a été béni hier, en l'église Saint-Pierre de Neuilly.
  Les témoins étaient, pour le marié : MM. Ch. Widor, compositeur et membre de l'Institut, J.-L. Forain, artiste peintre ; pour la mariée : MM. Mérillon, avocat général à la Cour de cassation, et Jouanny, membre de la Chambre de commerce de Paris.
  La quête a été faite par Mlles M. et L. Lavergne, d'Arrentières et Molard, accompagnées de MM, le vicomte de Coulen, Turcat, Forain et R, Martin.

   

 
Le Temps

Paris, 45e année, n° 19198

Mardi 27 janvier 1914, p. 4

- Le mariage de M. J.-A. Bilewski avec Mlle Nadjié Bertier, fille du général Berthier pacha et de Mme Berthier, a été célébré aujourd'hui, en l'église Saint-Pierre de Neuilly.
    Les témoins étaient : pour le marié, le compositeur Ch. Widor, membre de l'Institut, et M. J.-L. Forain, artiste peintre ; pour la mariée, M. Mérillon, avocat général à la Cour de cassation, et M. Jouanny, membre de la Chambre de commerce de Paris.

   Pendant la cérémonie religieuse, l'orgue a été tenu par M. Vierne et le violoniste Boucherit s'est fait entendre.




Journal des débats 
politiques et littéraires
  
N° 26, 120e année
 
Mardi 27 janvier 1914, p. 3
 
MARIAGES
 
   En l'église Saint-Pierre de Neuilly a été bénie, par M. le premier vicaire de la paroisse, l'union de M. J.-A. Bilewski et de Mlle Nadjié Berthier, fille du général Berthier Pacha et de Mme Berthier.
   Les témoins étaient, pour le marié : le compositeur Charles Widor, membre de l'Institut, et le dessinateur Jean-Louis Forain ; pour la mariée : M. Mérillon, avocat général à la Cour de cassation, grand officier de la Légion-d'Honneur, et M. Jouanny, membre de la Chambre de commerce de Paris.
   Pendant la cérémonie religieuse, l'orgue a été tenu par M. Vierne et le violoniste Boucherit s'est fait entendre.


 
La Libre parole

Paris, 32e année, n° 11080

Samedi 3 février 1923, p. 2

Carnet du jour

Nécrologie

- Nous apprenons la mort, à Neuilly, du général Berthier pacha.



L'Écho de Paris

Paris, édition de 5 heures, n° 14046

Vendredi 2 février 1923, p. 2

NÉCROLOGIE

- Nous apprenons la mort du général Berthier pacha. Ses obsèques auront lieu le samedi 3 courant, à 10 heures, en l'église Saint-Jean-Baptiste de Neuilly (avenue de Neuilly, 158), où l'on se réunira. Ni fleurs ni couronnes.



Annuaire des châteaux
et des villégiatures
  

40.000 noms & adresses de l'aristocratie, du high-life, de la colonie étrangère,
du monde politique, de la magistrature, de l'armée, du clergé, des sciences,
lettres et beaux arts, de tous les propriétaires des châteaux de France,
etc. etc., avec notices descriptives, anecdotes & illustrations

  Publications A. La Fare, 42e & 45e années, Paris,  1928 & 1931, p. 115 & p. 113
 
    BERTHIER PACHA (Général), O [sic.] LH, Les Sablons, à Veneux-les-Sablons, T(éléphone) 1 (Seine-et-Marne).



Le Journal

N° 17978

Lundi 2 février 1942, p. 4


Quand Istanbul était encore Constantinople

La Turquie que j'ai connue

par François Charles-Roux, ambassadeur de France, membre de l'Institut


L'ALLEMAGNE, à l'époque où j'étais à Constantinople, y tenait le haut du pavé. Son influence en Turquie était prédominante. Guillaume II l'avait établie en s'abstenant de participer aux protestations de l'Europe contre les massacres d'Arméniens en 1895, en évitant de la compromettre dans les interventions des puissances en Crête depuis 1897, enfin en venant rendre visite au Sultan dans sa capitale et faire des entrées solennelles à Jérusalem et à Damas, en 1898.
  La concession du Bagdad l'avait récompensé de ses bons procédés et son gouvernement avait fini par s'assurer une sorte d'emprise sur la politique ottomane. L'ambassadeur d'Allemagne à Constantinople jouissait d'une autorité considérable. C'était d'ailleurs un diplommate de premier plan, le baron de Marschall, ancien ministre des Affaires étrangères, formé à l'école de Bismarck, avec qui il n'était pas sans ressemblance physique, de haute, et imposante stature comme le chancelier de fer.
  Le palais de son ambassade symbolisait, trop peut-être, une domination de fait qui pouvait se passer de discrétion. Construit dans une position qui semblait choisie pour qu'on le vît de partout — sur les hauteurs du Taxim, au dessus de Péra, — c'était un rectangle de pierre blanche, surmonté d'aigles monumentaux aux quatre angles.
  Une mission militaire allemande instruisait l'armée ottomane. Elle avait à sa tête un général qui avait rang de Pacha, comme plusieurs de ses subordonnés du même grade. L'on avait vite fait de reconnaître à leur aspect nordique, sous l'uniforme turc, ces Pachas militaires allemands, quand on les apercevait dans quelque cérémonie officielle.
  D'autres pays conservaient bien, par ci par là, un Pacha militaire, mais sans influence, dans des sinécures, ou sans attribution importante : ainsi la France avec Berthier-Pacha, que la fabrique de munitions Gévelot avait jadis envoyé à Constantinople, où il avait pris du galon sans jouer de rôle ; l'Italie avec Romei Pacha, attaché à la maison miltaire du Sultan ; l'Autriche avec Zetcheni Pacha, l'organisateur d'un corps de mythiques pompiers ; l'Angleterre avec Woods Pacha, venu en Turquie lieutenant de vaisseau britannique, promu amiral ottoman, que mes camarades et moi-même nous plaisions à supposer décoré de l'ordre du Bain, mais du Bain turc (Knight Comander of the Turkich bath (K. C. T. B.). Tous n'étaient que des figurants ; seuls comptaient les Pachas allemands.




Général Edmond Buat (1868-1923)

Journal (1914-1923), volume I

Ministère de la Défense, éditions Perrin, 2015

M. Maginot m'a dit aussi que nous aurions passé un contrat analogue à celui qu'on nous offre maintenant [Ndr : la proposition de M. Estier au sujet de la licence de la mitrailleuse Madsen], à propos du fusil-mitrailleur Berthier Pacha, mais le prix de la licence s'élevait cette fois à 70 millions. Comme nous aurions pu jadis avoir l'invention Berthier pour quelques dizaines de milliers de francs si nous ne l'avions pas laissé vendre à Vickers, il est probable que l'affaire qui est connue - un journaliste en a parlé au ministre - fait et fera quelque bruit.



jchr - 5 juillet 2009 - M.A.J. 11/08/2021 - 13 h 10

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