Extrait des minutes
des actes de naissance de la Commune de Neuilly (Seine) Année 1858 Du onze Janvier, mil huit cent cinquante huit, à dix heures du matin. Acte de Naissance de : André Virgile, Paul, Marie, Berthier, du sexe masculin, né à Neuilly, hier, à quatre heures du matin ; au domicile de ses père et mère, rue Demours 50 ; fils de Virgile, Antoine, Cressent, Berthier, âgé de trente sept ans, employé au Ministère de la Guerre, et de Clara Adèle Lapostol, sa femme, âgée de trente ans, sans profession. Sur la présentation de l'enfant et la déclaration du père, en présence de Pierre, Michel, Dalmont, âgé de cinquante quatre ans, architecte demerant rue Demours 31, et de Pierre Goupy, âgé de vingt sept ans, fruitier demeurant même rue 50, tous deux de Neuilly. Le comparant et les témoins ont signé après lecture et constatation faite par nous, Louis, Henri, Ytasse, adjoint au maire, officier de l'état civil de la ville de Neuilly, chevalier de la Légion d'honneur. Signé : Berthier, Dalmont, Goupy, Ytasse, adjoint Pour copie conforme en remplacement de la minute détruite pendant l'insurrection de 1871. Le maire, Signé : G. Manier. |
Sous directeur de la cartoucherie de la Société française des munitions aux Moulineaux - Issy - (Seine)
Mai 1891 : un soldat tire sur son
lieutenant
La balle du soldat est arrivée sur la façade du café Pollet à Neufchâteau, sans toucher le lieutenant. Notre série de «faits d'hier» se poursuit aujourd'hui avec l'histoire du soldat Bourgeois qui a tiré sur son lieutenant devant le Pollet en mai 1891 [1]. C'est une banale histoire d'insubordination qui a tout déclenché. Le jeudi 21 mai 1891, vers 14 h, le lieutenant André-Virgile Berthier, officier au 43e régiment territorial d'infanterie, surprend un de ses hommes en train de boire dans la salle commune à l'heure où il doit être à l'exercice. Il le lui fait remarquer et le soldat Louis Bourgeois, un Alsacien de 31 ans, lui répond qu'on lui fait exécuter des absurdités qu'il a déjà faites au collège. Berthier lui donne l'ordre de rejoindre sa compagnie, mais Bourgeois le prend de haut en lui disant qu'il a une situation sociale supérieure à celle d'un officier (il est artiste-peintre) et que s'il avait voulu, lui aussi serait lieutenant. Le lieutenant lui ordonne encore de quitter la cantine, et lui inflige quatre jours de punition. Le ton continue à monter, et le soldat est finalement conduit en prison par le sergent de semaine. En partant, il lance à son supérieur que cela se réglera autrement que par une punition disciplinaire. Vers 17 h, Berthier, pour se conformer au règlement, le fait extraire de la prison car la punition ne doit être subie qu'après la période d'instruction. Bourgeois quitte alors la caserne et va se changer à Rouceux chez sa maîtresse, la fille Seitz, qu'il fait passer pour sa femme. Habillé en civil, il rejoint le café Pollet, à l'angle de la rue de France et de la rue Saint-Jean, où il sait que l'armée territoriale se réunit vers 18 h. Dans le café, il paraît exalté et ne cesse de regarder d'un air menaçant les officiers qui se trouvent à l'autre extrémité de la salle. Peine de mort Un peu avant 19 h, Berthier quitte le café. Bourgeois lui emboîte le pas. Dans la rue, il lui dit : «Je vais te brûler la cervelle» et fait feu avec son révolver. Le lieutenant baisse la tête, la balle passe au-dessus de lui et va atteindre la façade du café sans blesser personne. L'officier rentre alors précipitemment au café, poursuivi par Bourgeois qui cherche à faire feu une seconde fois. Quand il arrive près de la porte, le soldat est attrapé par plusieurs personnes. M. Nicot, entrepreneur, lui maintient le bras droit pendant que le capitaine Deleau lui arrache le revolver de la main. Un gendarme qui passe à ce moment met Bourgeois en état d'arrestation et le conduit à la prison civile, d'où il est transféré au bout d'une heure à la caserne. Il est placé en cellule. Le conseil de guerre du 6e corps se réunit quelques semaines plus tard et le condamne à la peine de mort avec dégradation militaire. Bourgeois, qui paraissait déjà très affaibli physiquement et moralement lors du prononcé du jugement, est transporté à l'hôpital militaire du camp de Chalons où il meurt le 31 juillet 1891, à l'âge de 32 ans. Source : Archives départementales. Ophélie Schmerber (oschmerber@vosgesmatin.fr) Avec son aimable autorisation [1] Vosges matin, 3 mai 2009.
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N.
38.569. - Décret du président de la République française (contresigné
par le ministre de la guerre) qui nomme dans l'ordre national de la
légion d'honneur, (...) AU GRADE DE CHEVALIER (...) M. Berthier (André-Virgile-Paul-Marie), ingénieur civil ; titres exceptionnels : a rendu des services signalés à l'armement français et a puissamment contribué à développer l'influence française en Turquie (Paris, 9 juillet 1892.) Certifié conforme : Paris, le 13e Août 1892, Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Cultes, L. RICARD. Bulletin des lois. Partie supplémentaire, volume 87, année 1893, p. 84. |